Vieux-Montréal

Vieux-Montréal

Après les quelques mois intenses passés en cours, le semestre s’est terminé le 3 décembre. Il est temps de décompresser et de reprendre l’habitude des explorations québécoises !

J’ai décidé de m’attarder sur toute la partie du vieux-Montréal, bien que l’ayant déjà pas mal arpentée depuis mon arrivée. Ce qui m’a convaincu d’y repasser plus en profondeur sont, comme pour ma visite des souterrains en août dernier, les superbes articles (Voir notes de fin de page) de Gilles Beaudry. Je le remercie donc une fois de plus, car grâce à lui et ses conseils « de derrière les rideaux », j’ai pu découvrir avec emerveillement beaucoup de curisosités cachées.

Assez parlé, place à la visite ! Une dernière remarque, je me suis rendu compte qu’il y avait tellement de choses à (re) découvrir, que j’ai dû étaler mon exploration sur 2 jours. Ne vous étonnez donc pas si les couleurs des photos et les niveaux de neige ne sont pas exactement les mêmes.

La visite commence à Paris

Ce n’est pas une blague !

A la sortie de la station Victoria-OACI, on retrouve un édicule Guimard, tout comme à la maison ! Il a en fait été prêté à la Société de Transport Montréalaise  par la RATP lors de la construction du métro dans les années 60, puis il est resté avec le temps.

Je continue à descendre vers le fleuve Saint-Laurent, à l’est de la ville. La rue McGill me permet de voir que ce petit coin de ville est vraiment un mélange d’architectures et d’époques. Cela montre l’expansion de Montréal au cours du temps: d’abord centrée sur la vieille cité du XVIIème siècle que je m’apprête à visiter, la ville s’est étendue à la fin du XIXème avec tout un quartier victorien dédié aux banques et à la finance. Puis elle s’est encore élargie avec la construction des buildings du Downtown, des années 1930 à nos jours.

Rue McGill
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Les canaux

J’arrive dans un endroit magnifique et encore plus sublimé par l’absence de monde. Faut dire qu’il fait entre -10 et -15 degrés aujourd’hui. Je bénis d’ailleurs mes gants tactiles qui me permettent de prendre des photos, certes pas facilement, mais sans perdre mes doigts. (Et je maudis tous les moments où j’ai capturé un bout de gant dans le champ, par inadvertance…).

Cet endroit, c’est le début du canal Lachine, ouvert en 1825 pour proposer aux navires marchands un itinéraire plus calme que celui des rapides du Saint-Laurent, au même niveau. Il marque l’extrémité septentrionale de la vieille ville. Et par ces températures, il est tout gelé !

L’énorme bâtiment (à peine) rouillé et abîmé, c’est le Silo à Grain numéro 5, pour lequel les montréalais cherchent une reconversion depuis 20 ans, date de sa cessation d’activité. En attendant je trouve qu’il reste bien photogénique pour les arrière-plans des photos !

Le port

J’arrive tranquilement dans le quartier du port. Enfin, c’est vite dit, puisque le port qui devenait trop grand s’est en fait deplacé hors de Montréal au cours du XXème siècle. Depuis les années 80 les anciens docks font donc l’objet d’une rénovation pour les remettre au coeur de la vie montréalaise (parcs, attractions, festivals…). Aujourd’hui ils sont bien calmes, pour le bonheur des photographes !

En continuant un peu, on trouve la grande roue de Montréal, ainsi qu’une patinoire !

La vieille ville

Juste en face du port se trouve la vieille cité. C’est ici que les premiers colons sont arrivés, en 1642. Et de fait, c’est l’endroit de la ville qui ressemble le plus aux cités historiques auxquelles nous sommes habitués en Europe. Les habitations en pierre grise rappellent beaucoup les maisons des villages bretons.

Je me faufille dans un labyrinthe de rues très étroites, qui contrastent avec les immenses artères nord-américaines du Downtown. On y trouve principalement des boutiques de souvenirs, des galeries d’art et des restaurants un peu plus huppés que les Subway et Burger King du centre-ville.

Les dernières photos de cette liste sont celles de la place Jacques Cartier, qui descend vers le port, et de l’Hôtel de ville. Construit à la fin du XIXème siècle, d’un style architectural Second-Empire, il fait encore une fois penser à pas mal de monuments européens (je vais finir par passer pour un maudit français à comparer le moindre bâtiment !). On aperçoit le balcon du haut duquel le président De Gaulle a lancé son « Vive le Québec libre ! »

On voit aussi sur une des photos le château Ramezay. C’est ici que Benjamin Franklin a essayé de convaincre les colonies du Canada de se rebeller avec les Etats-Unis pendant la Guerre d’Indépendance.

Basilique et Marché: épicentres de la cité

Deux bâtiments méritent un aparté: la basilique Notre-Dame et le marché Bonsecours.

La basilique est la 2ème plus grande de Montréal (après l’oratoire St-Joseph que j’avais visité en septembre), et de style néo-gothique. Il paraît que l’intérieur est magnifique, surtout lors du spectacle de lumières AURA, chaque soir. J’essaierai d’y retourner pour voir ça.

Une anecdote amusante, la basilique construite par les francophones et donc lieu de culte catholique romain, fait face à la toute première banque du pays (1817). Et à l’époque, les secteurs financiers et économiques du pays étaient entre les mains des canadiens anglophones… Pour symboliser cette dualité éternelle entre les communautés francophones et anglophones, deux statues ont été construites côte-à-côte. La première est une vieille dame française, avec son caniche, qui jette un regard méprisant sur la banque, symbole du pouvoir anglophone. La seconde, un homme anglais protestant, avec son carlin, fait de même sur la basilique.

Pas de panique, l’oeuvre d’art date de 2013, à une époque où les deux communautés ont fait leur paix et vivent très bien ensemble ! D’ailleurs, le fait que les deux chiens soient tournés l’un vers l’autre symbolise cette union. Mais elle a le mérite de rappeller que leur histoire commune s’est faite parfois dans le rejet et la souffrance. L’Histoire est fascinante, d’autant plus quand on s’y sent un peu mêlé (On éprouve une certaine fierté à ce que nos cousins québécois et la langue française résistent si bien, entourés de tant d’anglophones !).

Le marché Bonsecours est lui aussi un lieu vibrant de souvenirs. Il fût tour à tour hôtel privé, marché, parlement canadien (j’ai été surpris d’apprendre que Montréal avait été capitale du Canada pendant un bref moment !), mairie, puis marché encore.

Retour vers le futur

C’est le meilleur titre que j’ai trouvé pour parler de l’élargissement progressif de la ville au cours des XVIII et XIXèmes siècles. Avec le rattachement du Québec aux provinces britanniques, les colons arrivent en masse, et commencent à faire de Montréal une plaque tournante du commerce et des finances en nord-amérique. La vieille cité ne suffit plus, et il faut s’agrandir, vers l’intérieur de l’île.

Je traverse donc des rues assez hétéroclites niveau architectural, en attendant de rejoindre le quartier victorien.

Quartier international

J’arrive progressivement dans un quartier que j’ai beaucoup apprécié: le quartier des banques, construit autour de la rue St-Jacques et renommé Quartier International plus tard. On est complétement dans la démesure des buildings construit au début du XXème siècle, un peu comme à Manhattan. Styles victoriens et néo-classiques, avec des milliers de colonnes grecques pour donner une impression de force et majestuosité. J’adore.

D’ailleurs le centre de commerce mondial, dont j’avais parlé dans cet article, et que j’avais beaucoup aimé, est à deux pas. Je décide d’y retourner, et je découvre un endroit totalement différent, entièrement décoré pour Noel !

Il y a une petite expo qui montre tous les Père Noel du monde. Très sympathique.

Mes visites s’achèvent alors que la nuit tombe, à 15h45… Faut se lever tôt ici, quand on veut explorer ! 😉

En tout cas cette visite des « vieux » quartiers m’aura fait découvrir l’histoire mine de rien pas mal chargée de Montréal. Elle s’est faite en parallèle des multiples élargissements de la ville. J’ai beaucoup aimé déambuler dans ces quartiers, car il est rare de trouver un peu d’Histoire dans les villes de nord-Amérique, souvent très bétonnées et tout en verre !

Je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes !

Liens

Une visite de l’ouest du Vieux Montréal: https://mesquartiers.wordpress.com/2018/06/05/vieux-montreal-ouest/

Une visite de l’est du Vieux Montréal: https://mesquartiers.wordpress.com/2018/11/06/le-vieux-montreal-est/

Je viens juste de passer 1h30 dans ces vieilles cartes numérisées de Montréal, de 1800 à nos jours. Super pour voir comme la ville a grandi en 250 ans: http://www.banq.qc.ca/collections/cartes_plans/ressources_BAnQ/doc_cartographiques/

2 Replies to “Vieux-Montréal”

  1. Encore bravo pour ce cours d’histoire québécoise avec toujours de magnifiques photos (ton grand père sera fier !).
    Par contre tu ne nous parles pas de la peste qui apparement vient de s’abattre sur Montréal, vu qu’il n’y a personne dans les rues…. sont tous mort les cousins, ou quoi ?… quel contraste avec la foule du mois d’aout !
    A demain, gamin. Content de te retrouver enfin ! Tu nous emmèneras dans tes coins préférés.
    Bises. Dad.

  2. Merci les gants ! Grâce à eux tu as toujours tes doigts…..
    Ça fait drôle de voir la piste cyclable du canal Lachine sous la neige, elle est magnifique!ça rappelle des souvenirs 🥵
    C’ est sûr cette fois pas de vélo, mais du patin à glace …..ou alors
    le Bota Bota ??
    A demain !
    je crois que je vais aller me coucher car : debout à 6 h 30 et une longue journée en perspective pour aller voir tout ça 😜

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