Stages au Québec

Stages au Québec

Tôt ou tard dans l’année apparaît la question de profiter de l’écosystème montréalais pour faire un stage d’été sur place (les cours se finissant en avril, la rentrée Epitech débutant en septembre). Dans notre petit groupe de 10 étudiants Epitech, 3 d’entre nous avions l’envie d’essayer.

Cet article n’est pas très intéréssant pour toute personne autre qu’un étudiant Epitech qui souhaiterait se rendre à Montréal en 4ème année. 😉 C’est plutôt une compilation de liens et conseils que j’aurais aimé trouvé plus rapidement, au cas où les personnes intéréssées en auraient besoin.

Disclaimer 1: Ne pas prendre tout ce que je dis comme sûr à 100%, ne pas hésiter à aller chercher l’information par soi-même. Avec le temps, ce que je détaille ici va sans doute changer! (Régulations canadiennes…).

Disclaimer 2: J’ai eu la chance d’être accepté en stage par une entreprise ici cet été, mais n’ai pas pu profiter de cette opportunité, à cause de l’impossibilité de faire mon visa. 🙁 D’où mon envie de vous partager les quelques leçons que j’en ai tiré.

Quel permis ?

Première chose à savoir: effectuer un stage à Montréal en 4ème année va demander une combativité et une pro-activité hors-norme ! Le Canada accueille énormèment d’étudiants étrangers et surtout français, au détriment des étudiants locaux diraient certains. C’est pour cela que le Canada a mis en place des règles d’encadrement strictes pour les l’immigration des travailleurs au sens large, mais aussi des stages.

Il n’y a donc qu’un seul visa/permis possible pour notre situation (étudiant étranger avec Permis d’Etudes): Le permis Stage Coop. C’est un visa de type EIC: Expérience Internationale au Canada. C’est le même fonctionnement que pour les PVT (Permis Vacances-Travail): Un tirage au sort parmi tous les français qui en font la demande, une fois par semaine. D’entrée de jeu, l’obtention du précieux sésame est donc conditionnée à sa chance d’être tiré au sort. Toutefois, lueur d’espoir: La majorité des gens sont qui veulent travailler au Canada ont fini leurs études et passent donc par le PVT. Beaucoup se font rejeter, mais c’est moins le cas pour les Stage Coop, dont les places se remplissent moins vite. Encore aujourd’hui le 15 avril, le site affiche une « probabilité excellente » d’obtenir le visa.

Les points importants à retenir pour ce permis:

  • Plus on s’y prend tôt, mieux c’est.
  • Il faut payer 150$, l’employeur doit payer 230$.
  • Il faut donner ses empreintes biométriques (Point détaillé ci-dessous).

Documents demandés

Convention ou lettre

En sus de toutes les demandes habituelles (photos, passeport, CV, etc), le gouvernement demande un document qui peut être problématique.

Source: https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/travailler-canada/eic/presenter-demande-permis-travail.html

Il s’agit de la convention de stage, que l’établissement d’enseignement français (a.k.a Epitech) doit fournir. Attention! Epitech ne fournit que des conventions pour temps partiel en tek4… Légalement ils ne peuvent pas fournir de convention à temps plein car ce stage n’est pas obligatoire, et donc pas vraiment inscrit dans le programme.

Soit le temps partiel (3j/semaine) vous convient, soit pas, auquel cas vous pouvez demander à l’entreprise si elle accepte la deuxième possibilité proposée par le gouvernement canadien: « Lettre qui confirme que l’offre d’emploi est liée à votre domaine d’études ». Epitech peut tout à fait fournir ce document (ils l’ont fait pour moi). Le problème peut venir de l’entreprise, qui n’accepte pas ce genre de lettre pour les stages, et qui demande à tout prix une convention. Depuis que le gouvernement a regulé les stages, beacuoup d’entreprises ne se risquent pas à prendre des stagiaires non conventionnés. C’est ce qui s’est passé pour moi, conduisant à l’impossibilité d’effectuer le stage (*cries internally*), et à l’arrêt des démarches.

N’hésitez en tout cas pas à poser vos questions sur le Zendesk d’Epitech, c’est là que j’ai pu obtenir la lettre.

Empreintes biométriques

Un autre document qui pouvait être problématique pour mon dossier est la copie de mes empreintes biométriques.

Depuis juillet 2018, le gouvernement demande aux immigrés d’inclure leurs empreintes biométriques dans le dossier. Ayant fait toutes mes demandes de visa d’étude au printemps 2018, je n’ai pas eu à faire ces empreintes. Pour travailler il m’aurait fallu les faire.

L’amusante difficulté est que le Canada ne possède pas (encore?) de centre d’enregistrement des empreintes sur son territoire. Il aurait donc fallu sortir du territoire pour les faire, et revenir. L’option la plus évidente aurait été de se rendre dans un centre d’enregistrement aux USA. Mais le réel problème est que depuis quelques temps, les douaniers américains ne laissent plus passer les étrangers qui se rendent sur le territoire uniquement pour faire leurs empreintes (allez savoir ce que ça leur fait…). Il faut donc soit ruser, soit retourner les faire en France, ce qui implique billets d’avion, etc.

Bref, enormément de complications, mais encore une fois je pense que c’est à cause de l’année de transition (2018/19), car les prochains étudiants devraient déjà avoir fait leurs empreintes pour leur demande de permis d’étude, en France.

Un bon lien qui récapitule toutes les galères de la demande de Stage Coop depuis le territoire canadien : https://pvtistes.net/particularites-demande-de-pvt-canada-depuis-le-canada/ (très bon site pour les expatriés d’ailleurs !)

Dernière anecdote « rigolote » (…), une fois qu’on a le visa de travail, il faut faire un « tour du poteau » –> Repasser la frontière US et faire demi tour pour désactiver le permis d’études, et activer le permis de travail.

Conclusion + Réponse à « Est ce que c’est faisable au final ? »

Du fait de l’arrêt de mes démarches assez tôt dans le processus, j’avoue ne pas avoir la réponse à cette question. Toutefois, je vois un moyen presque unique de pouvoir faire un stage au Québec: Il faut que l’entreprise dans laquelle vous travaillerez accepte les stages sur lettre, et non sur convention (voir plus haut). Si c’est le cas, Epitech peut faire la lettre, vous pouvez démarrer les démarches d’obtention du permis Stage Coop (en vous y prenant assez au minimum 2 mois à l’avance !), et prier pour que tout se passe bien.

Autre solution: Stage conventionné à temps partiel (3j/semaine) ?

Enfin, mais c’est très hypothétique, se renseigner dès le début de l’année auprès du service « Coop Program » de Concordia. Au Canada, les étudiants locaux qui souhaitent faire un stage doivent s’y inscrire deux semestres à l’avance. Il y a des crédits à la clé (pour les locaux). Pour nous étudiants en échange, je n’ai pas réussi à savoir si cette méthode était possible. Je suis allé les voir pour quémander des conventions en dernier recours, mais on m’a dit qu’il fallait faire les demandes dès septembre, pour travailler en mai (deux semestres avant). Si vous voulez vraiment tenter un stage d’été ici, je vous conseille d’aller les voir dès le début pour leur demander si c’est possible. Pour cette solution, le visa n’est plus EIC – Stage Coop, si j’ai bien compris, cela reste rattaché au permis d’études (à vérifier). Les détails sur ce type de visa sont ici: https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/etudier-canada/travail/stagiaire.htm

Quoi qu’il arrive, on peut toujours profiter de l’année pour se faire un réseau de contacts (en allant aux moultes compétitions et sessions de networking dont je parle ici, par exemple: ?p=514 ). Si vous êtes partant pour revenir travailler ici après la 5ème année, laissez du CV, prenez des numéros de téléphone. De ce que j’ai compris, les grosses entreprises n’hésitent pas à sponsoriser les talents étrangers pour leur faciliter l’obtention des papiers de résidence permanente.

Avec cet article mon but n’est pas d’énumérer les démarches administratives laborieuses pour démoraliser les futurs étudiants. Je veux juste éliminer toutes les impasses dans lesquelles je me suis trouvé, pour leur faciliter les démarches et leur montrer les chemins qu’il vaut mieux tenter. Ne pas se laisser abattre par l’apparente complexité des démarches. Quand on veut, on peut !

Si vous réussissez à en savoir plus, ou même à décrocher un stage ici, n’hésitez pas à laisser un commentaire, ça pourrait aider les futures générations 😉


2 Replies to “Stages au Québec”

  1. Ah, ah… je vois qu’il n’y a pas qu’en France qu’on aime les « usines à gaz » !!!
    C’est fou ce que l’Homme est capable d’inventer… Je turbine tous les jours dans ce genre d’usines et en fais des migraines carabinées !
    N’empêche, très vénère que tu n’aies pas pu avoir le beau stage que tu avais trouvé 🙁
    Bises Neveu et bon retour parmi nous…
    M

  2. Soit c’est du protectionnisme déguisé contre l’immigration « sauvage et envahissante » des étudiants étrangers, soit des de la plomberie crétine administrative que personne n’ose mettre le nez dedans tellement c’est compliqué… dans les 2 cas, c’est bien regrettable.
    A noter qu’il n’y a pas que les canadiens qui y mettent de la mauvaise volonté, puisque Epitech France ne propose aucune « souplesse » dans ses conventions de stage…
    Quand l’étudiant est « drafté » par un mastodonte du secteur, il est dommage de ne pouvoir pas faire le stage rêvé uniquement parce que Epitech n’a pas prevu la convention qui va bien…
    Nul !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *