Compétitions
Un développeur ne s’ennuie jamais à Montréal. La ville et ses universités (McGill et Concordia principalement) proposent un nombre incalculable d’évènements liés au code tout au long de l’année ! Plus qu’à Paris même, je dirais.
Si je devais donner une explication je dirais que la vie universitaire est plus « dense » à Montréal, l’émulation en est d’autant plus stimulée. Montréal est également un épicentre technologique, pour les jeux-vidéo (Ubisoft, Eidos, Sqare Enix), l’aérospatial et les transports (Bombardier est une entreprise canadienne !), le secteur bancaire (Desjardins, BNP Paribas qui a des bureaux ici…). Il est donc avantageux d’organiser des évènements autant pour les entreprises partenaires (qui veulent embaucher), que pour les universités (qui veulent faire valoir leur prestige).
Ne passe pas une semaine sans qu’un hackathon, une compétition, une conférence, une soirée networking ne soient organisés ! Ces évènements sont aussi bien internes aux universités, qu’inter-universités.
Si participer à de tels évènements est important pour vous, alors je ne peux que vous encourager à venir étudier et vivre à Montréal ! Mon conseil est encore une fois de profiter des réseaux sociaux pour découvrir à l’avance des groupes et pages qui partagent ce genre d’évenement. Une fois abonné à quelques unes d’entre elles, les algorithmes de Facebook, Twitter, EventBrite… font le reste pour vous suggérer automatiquement des évenements qui y ressemblent.
Voici un petit aperçu de ceux auxquels j’ai participé.
Les Jeux de Génie (sept. à jan.)
Bon, j’avoue que celui-ci est le seul de la liste dans lequel je ne me suis pas investi. Je voulais tout de même vous en parler car il est plutôt intéréssant !
Tous les ingénieurs parlent du groupe « La Course » à Concordia. C’est un groupe d’étudiants aux parcours variés (et complémentaires) formé en vue de concourir contre les autres écoles québecoises lors d’un week-end prolongé. Les équipes sont séléctionnées chaque année au cours de l’automne, et fin janvier toutes les écoles se retrouvent autour de différents challenges (construire un robot, culture généerale, sports d’équipe, improvisation…). Je me suis rendu aux réunions préparatoires pour en savoir un peu plus. Cette compétition demande vraiment beaucoup d’investissement, mais je pense que pour ceux qu’elle intéresse, elle en vaut vraiment la peine. C’est une belle ligne sur le CV et cela permet de rencontrer pas mal de gens ! Plus d’infos sur https://jeuxdegenie.qc.ca/jdg/2019/. (Oui, la compétition s’appelle bien « Les Jeux de Génie »… En québécois, ingénieur = génie, pas étonnant qu’ils aient tous des chevilles énormes après).
Anecdote sympathique: toutes les écoles concourrantes doivent arborer un signe distinctif. Pour Concordia c’est le kilt(?!). Et pour porter fièrement le kilt, un seul moyen de le gagner : participer aux Jeux de Génie ! En écrivant ces lignes je me dis que j’aurais peut-être dû y postuler, juste pour le plaisir de porter mon kilt dans les rues de Montréal par -25 degrés.
BostonHacks (nov.)
Sans doute l’expérience la plus « complète » que j’ai pu avoir jusque là cette année. Tout d’abord, pour ceux qui ne connaissent pas: qu’est ce qu’un hackathon ?
Un hackathon est une période courte (24 à 48h), qui prend généralement place les weekends. Les participants doivent former des équipes de taille variable, et trouver une solution à une problématique donnée par les organisateurs. Chaque équipe a intérêt à trouver des coéquipiers complémentaires: des commerciaux et marketing pour élaborer un business plan et une présentation orale, des créatifs pour l’aspect visuel, et des programmeurs, pour développer un prototype du produit. Souvent ce produit est un site web, une application mobile, un robot… A la fin de l’épreuve, les équipes sont notées et la meilleure gagne un prix (et une belle ligne sur son CV).
Mais un hackathon, au delà de ce joli descriptif théorique, c’est aussi….
Une nuit blanche pour certains… (on découvre les « shots de caféine » américains)
… Une nuit très courte pour d’autres.
Un énorme mélange de bruits et d’odeurs (24h de travail sans douche)…
Mais aussi beaucoup de fun ! BostonHacks, pour revenir au coeur du sujet, est un hackathon organisé au sein de l’Université de Boston par la MLH. Cet organisme propose plusieurs hackathons partout en Nord-Amérique tout au long de l’année. Victor et moi n’avons pas hésité une seconde lorsque nous avons découvert cet évenement gratuit, qui nous permettait de faire un saut à Boston (même si notre visite a entierement été consacrée au hack et non au tourisme). Nous faisons équipe avec deux québécois et une américaine du Rhode Island.
Notre seule déception concerne la façon dont les projets ont été évalués par le jury. Les projets gagnants n’étaient pas assez innovants à notre goût. Beaucoup de solutions proposées par certains groupes sont déjà présentes depuis des années sur le marché. Le premier prix a par exemple été décerné à un projet banal de maison intelligente, reliée à une application mobile comme cela existe depuis 10 ans. Pour Victor et moi, qui avons quelques années d’Epitech et de motivation à constamment innover et chercher des solutions qui n’existent pas (EIP, piscines, Hub …), c’est un peu dommage. Mais nous restons fair-play, comme il se doit ici, en Nord-Amérique, où le succès des uns ne fait pas jalouser les autres (comportement bien français !), mais les fait rêver, et est un moteur pour eux.
Je garderai un bon souvenir de ce hackathon et recommande vivement la MLH si vous avez l’occasion de participer à un de leurs hackathons.
NB: Il y a également un hackathon MLH organisé chaque année à Concordia même : https://conuhacks.io/ . J’invite les futurs étudiants à y réfléchir !
ENGCOMM 2018 (nov.)
Il s’agit là d’une compétition au format beaucoup plus « scolaire », visant à faire réfléchir des ingénieurs et des étudiants en business ensemble sur un problème. Problème situé lui-même à la croisée de ces deux mondes du technique et de la finance/management. Pour cette année le thème était la blockchain. Nous avions 4h pour décortiquer le projet, brainstormer et préparer une présentation de notre idée à un jury. Quatre heures ne sont jamais passées aussi rapidement dans ma vie (et m’ont rappelé le rush des épreuves de dissertation du bac). Notre idée: que les prescriptions médicales soient décentralisées dans la blockchain, pour éviter les fausses prescriptions (et donc remboursements), qui coûtent beaucoup d’argent aux assurances (Marina et Nicole, je vous expliquerai le concept de la blockchain un jour..!) 😉
Ensuite vient la présentation très formelle au jury. Pas du tout évident pour moi en anglais (le temps de préparation a été inexistant, c’est donc quasiment de l’improvisation); et je remercie grandement Pierre-Claude, notre collègue québécois bilingue qui synthétise tout le projet à la fin du pitch, en s’assurant que le jury ait bien compris ma partie expliquée comme j’ai pu.
Anecdote : Gros moment de solitude quand Victor et moi peinons à comprendre qu’il faut aller voir les jurés pour se serrer la main et se présenter à chacun d’entre eux. Au début, et à la fin de la présentation ! C’est très différent de ce qu’il se passe en France, où jurés et présentateurs restent plutôt chacun de leur côté sans rapprochement physique. Apparement cette manière très amicale de faire (en restant formelle) est la façon de faire partout en Nord-Amérique.
Au final nous terminons 3èmes sur 12 groupes. Nous passons à côté des 1000$ de la 1ère place mais sommes fiers, tout de même. Il était très intéressant de confronter ses idées de développeur avec celles d’étudiants en business.
Ubisoft Game Lab Competition (dec. à avr.)
Le meilleur pour la fin.
Au cours de mon cursus à Epitech et de mes stages, j’ai développé une certaine appétence et spécialisation pour le développement de jeux-vidéos. Ma volonté de partir à Montréal a été grandement accrue lorsque j’ai appris l’existence de ce concours au Québec, organisé par Ubisoft. Ubisoft, c’est la 3ème plus grosse boîte du secteur à l’international. Alors une ligne sur le CV la mentionnant, ça apporte un gros plus !
Concrétement, ce concours de 10 semaines (janvier à avril), rassemble une vingtaine d’équipes universitaires du Québec, qui doivent chacune développer un jeu vidéo entier, autour d’un thème. Les équipes sont pluridisciplinaires, afin de réunir toutes les compétences nécéssaires à la réalisation d’un jeu: programmation, modelage 3D, game design, musiques, effets sonores et visuels, level design…. C’est d’ailleurs en grande partie ce pourquoi j’aime ce secteur: on y rencontre quantité de personnes, artistiques autant que techniques
En janvier, nous rencontrons notre équipe (mon ami Victor est encore une fois également de la partie), et l’ouverture de la compétition nous est faite par Yannis Mallat, PDG des studios canadiens (les plus gros: Montréal rassemble 3500 employés). Il nous présente le thème, qui cette année est « Le Spectacle ».
Derrière ce thème se cache une volonté de nous faire travailler (les équipes) sur une des grosses tendances de ces dernières années: le stream de jeu vidéo. C’est l’équivalent de regarder du sport à la télé, mais pour les jeux vidéos. Et de plus en plus, les spectateurs peuvent s’impliquer dans la partie à distance, influençant ainsi l’expérience des joueurs.
Gros challenge, très original, mais heureusement pour nous guider dans cette tâche, nous pouvons compter sur deux mentors de chez Ubisoft, qui nous coachent tout au long de la compétition. Nous les voyons toutes les deux semaines, et au delà des moults conseils qu’ils nous prodiguent, on peut apprendre plein de choses intéréssantes sur l’industrie du jeu vidéo.
À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes déjà à la moitié des 10 semaines du challenge! Je rééditerai la fin de cet article à l’issue des résultats, pour vous expliquer comment tout s’est déroulé. Pour l’instant, je dirais juste que nous sommes en bonne voie, et que je suis super fier de notre idée et projet.
Un autre aspect intéréssant pour moi: la communication au sein de l’équipe se fait en anglais. C’est vraiment la première fois de l’année que j’ai l’impression de bien travailler mon anglais et de faire quelques progrès en expression orale, puisque nous restons en contact à peu près tout le temps pour se synchroniser et organiser des réunions. Et comme il est super important de se faire entendre lors des débats et des prises de décisions sur le design et la construction du jeu, je suis obligé d’expliquer mes idées et de me faire comprendre.
La compétition Ubisoft Game Lab est pour l’instant une des meilleures expériences que j’ai vécu ici, et je recommande à 200% à tous les étudiants qui sont intéréssés par le jeu vidéo ! (Note: L’Université Laval à Québec participe aussi, pour les étudiants Epitech).
RDV le 25 avril pour la remise des prix !
Plus d’informations sur la compétition Ubisoft –> Ici.
4 Replies to “Compétitions”
Très intéressant tout ça !
Bonne chance à votre équipe et bon courage pour le boulot que cela représente….
Bombardier c’ est là que travaille le cousin de Anne et Sophie il me semble, Julien Lardy
Have fun😉
Bises
Mom
Thanks! Bises.
Drôlement intéressant pour une mamie du vieux monde !
Je sais qu’il y a aussi des indiens qui participent , encore bien minoritaires mais çà se développe aussi par ici.
Bonne chance petit fils ! Profite bien !
Non mais dis-donc toi !!! Contrairement à d’autres membres de la famille (et pas que ta Mère-grand), moi je sais ce que c’est la Blockchain… je viens de me farcir 15 minutes de formation en ligne et j’ai tout compris… nan, je rigole, seulement 50% ! 🙁
Allez, en attendant que tu m’expliques (et que je comprenne :-)) les autres 50%, big bisous Neveu !